Travailler quand on a eu un cancer

Lorsqu’une personne apprend qu’elle a un cancer, elle doit accepter rapidement le fait que cela va avoir un impact sur sa capacité à travailler. Dans un premier temps, les arrêts maladie vont être nécessaires pour lui permettre de se faire soigner. Les traitements pouvant être lourds, ils sont susceptibles d’occasionner des états de fatigue et plus globalement une incapacité à continuer le travail. Ces étapes peuvent déjà avoir un fort impact sur la vie du patient…

Une fois les traitements terminés, il n’est malheureusement pas rare de constater que les patients en rémission n’ont plus la capacité de reprendre leur vie professionnelle, en tout cas pas comme avant. Les séquelles de la maladie et des traitements peuvent amener les patients à devoir demander des aménagements de leur temps de travail, voire un mi-temps thérapeutique. Comme l’explique le Dr Lantheaume dans son ouvrage paru en 2017, les patients, même s’ils comprennent et voient l’intérêt de telles mesures, peuvent néanmoins se sentir stigmatiser et très mal vivre cette incapacité à se remettre en action comme ils aimeraient. De plus, il arrive qu’on leur propose de bénéficier du statut de travailleur handicapé ou d’une pension d’invalidité.

Psychologiquement, ces deux dispositifs vont obliger les patients à modifier leur perception d’eux-mêmes, en les faisant, encore une fois, rentrer dans une case différente de celle qu’ils ont quittée. Dans d’autres cas de figure, l’entreprise ne souhaitera pas aménager le temps de travail ou ne pourra pas garder le salarié du fait de la pénibilité du poste par exemple. Ces autres exemples démontrent à quel point le patient restera tributaire du bon vouloir d’autres personnes pour réaccéder à sa vie professionnelle.

Ne plus se définir par le biais de son emploi

Perdre son emploi, ou tout simplement ‘être en arrêt’ est lourd de sens. Être en arrêt, c’est ne plus être en mesure d’avancer, et cet arrêt peut s’avérer très difficile à vivre pour certains. Dans le cadre du cancer, cet arrêt signifie souvent « être malade » mais cela signifie également « être empêché » de travailler, de se définir socialement par le biais de son emploi. Le métier est pour beaucoup une façon de se définir alors lorsqu’on ne peut plus ‘être son métier’, on peut se sentir perdu, privé de repères. Comme le dit Estelle Morin dans son livre (2006), le travail c’est : « Une activité par laquelle une personne se définit, s’insère dans le monde, actualise son potentiel, et crée de la valeur, ce qui lui donne, en retour, le sentiment d’accomplissement et d’efficacité personnelle, voire peut-être un sens à sa vie. » On comprend alors que certains patients, déjà en grande souffrance morale et physique, vont devoir accepter de ne plus se définir ainsi et vont devoir tenter de se reconstruire malgré l’absence de sens.

Pour les patients en rémission dans l’incapacité de reprendre le travail qu’ils occupaient avant, la problématique est la même. N’étant plus à proprement parlé en arrêt, ils n’ont cependant pas la possibilité de retourner à leur travail, à ce qui constituait leur identité. Eux aussi vont devoir apprendre à se reconstruire sans cette base qui, pour certains, les avait guidés jusqu’ici.

Envisager un changement d’emploi

Cette éventualité (de ne pas être en mesure de reprendre son ancien emploi une fois en rémission) va logiquement mener la personne à se questionner sur une éventuelle reconversion. Les difficultés découlant de ce cas de figure vont évidemment amener le patient en rémission à une nouvelle remise en question. Ce n’est malheureusement pas la seule configuration qui peut pousser un individu en rémission à vouloir changer de travail. Un article de la ligue (2014) sur le retour au travail met en avant le fait que malgré un retour en entreprise possible, certains salariés voient leur possibilité d’évolution de leur carrière disparaître du fait des craintes de l’employeur. Dans certains cas, les anciens patients se voient même licenciés pour des raisons invoquant des ‘absences ayant perturbé le fonctionnement de l’entreprise’. Ces cas de figure, comme on peut l’imaginer, vont avoir un impact sur l’état psychologique du salarié, qui en arrivera parfois à se remettre totalement en question et à ne plus se sentir ‘capable’ d’exercer son ancien emploi. Dans d’autres cas, comme nous l’avons abordé dans la section précédente, la notion de sens et le fait que le travail peut donner du sens à la vie va pousser d’anciens patients à partir en recherche de sens dans le cadre de leur emploi.

Trouver de l’aide pour avancer malgré tout

Heureusement, il existe aujourd’hui des entreprises et des associations qui s’intéressent à ces personnes et qui ont à cœur de les accompagner dans ces transitions difficiles. Parmi les disciplines qui présentent un intérêt dans ce genre de situation, j’aimerais attirer votre attention sur les pratiques de coaching et de bilan de compétences. Ces deux outils peuvent bien-entendu être conjugués et s’enrichir mutuellement.

  • En coaching, on va accompagner la personne vers son objectif en l’amenant à se recentrer sur elle-même, à définir ce qu’elle est en mesure de contrôler dans ce nouvel environnement. Le coach sera là pour accompagner son client dans sa reprise d’autonomie, pour l’aider à y voir plus clair, à se fixer un objectif et à l’atteindre. Une fois la personne dans un état d’esprit positif, combatif et tourné vers l’avenir, de nouveaux horizons s’ouvriront à elle…
  • Avec le bilan de compétence, le coach va là encore accompagner la personne en demande, mais cette fois, vers une exploration de ces compétences et aptitudes de façon à lui faire prendre conscience de tout ce qui est positif et pertinent pour son évolution professionnelle. Grâce à une méthodologie spécifique, le coach va être en mesure d’aider son client à entrevoir un avenir qui lui correspond et qui prend en compte ses nouvelles contraintes.

Le projet Helixis vous propose justement un accompagnement personnalisé dans votre retour à l’emploi. En conjuguant les pratiques de coaching et de bilan de compétences, les patients (salariés ou non) souhaitant se réinventer professionnellement trouveront enfin une solution adéquate en réponse à leurs problématiques.

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